Buddy Holly est sans doute la légende la plus étrange du rock’n roll des années 1950. Il a eu son lot de hits, et il a accédé à une immense célébrité, mais son importance transcende tous les chiffres de ventes ou même les particularités d’une chanson (ou des groupes de chansons) qu’il a écrites ou enregistrées.
Buddy Holly est unique, son statut légendaire et son impact sur la musique populaire sont d’autant plus extraordinaires qu’ils se sont imposés en 18 mois à peine. Parmi ses rivaux, Bill Haley est là le premier et établit le rock’n roll, Elvis Presley impose la sexualité implicite à la musique, vendant des millions de disques au passage et dessinant un aspect de la jeunesse et du charisme nécessaire à la célébrité, et Chuck Berry définit les racines du rock dans le blues et les plus fines évocations de sa sexualité, plongeant le tout dans la fraîcheur de la jeunesse.
L’influence de Buddy Holly va au moins aussi loin, en plus subtil et plus musicale en nature. En une carrière s’étendant du printemps 1957 à l’hiver 1958-59, Buddy est devenu la focre créative la plus importante du rock primitif.
Pendant ses 18 mois de succès, Buddy travaille sous deux entités, selon le vœu de son manager au label Decca. Il joue avec The Crickets (un bon groupe, innovant et qui participe de belle façon, d’ailleurs) pour sortir des hits de la trempe de « That’ll Be the Day », qui éclate les charts et le fait connaître, puis enregistre et sort des disques plus ambitieux sous le nom Buddy Holly. Chanteur novateur, son emphase devient un classique du rock, tandis que son songwriting sophistiqué mais nerveux engendre à la pelle des classiques immédiats. Des grands comme les Beatles ou les Rolling Stones le citeront comme influence première de leur œuvre.
Buddy Holly et deux des Crickets meurent au plus haut de leur gloire le 3 février 1959, lorsque l’avion qui les ramène de l’Iowa au Dakota se perd dans une tempête de neige et se crashe sans laisser de survivants.